Expertise – Comment procède-t-on

Expertise

 

Estimation de valeur véhicules de collection

Quelle est la valeur d’une voiture de collection ?

L’approche de la valeur d’une voiture de collection peut se comparer à celle d’un objet d’art.

La valeur de collection représente en fait la valeur économique ou le montant pour lequel on peut raisonnablement espérer acheter et/ou vendre celle-ci.

Dans le cas spécifique d’une voiture de collection, on peut, dans certains cas, également partiellement tenir compte :

  • d’une valeur historique
  • d’une valeur sentimentale et émotionnelle, due à des liens familiaux ou autres.

Estimation de valeur : comment procède-t-on ?

  • Appréciation visuelle, à ne pas confondre avec contrôle technique.
  • Les éléments qui sont pris en compte
  • L’importance de la documentation

Le but de l’examen étant l’établissement d’un rapport d’évaluation de valeur, celui-ci consiste, sauf cas isolé, principalement en une appréciation visuelle et n’est ni un contrôle technique, ni un diagnostic.

Pour obtenir un rapport de contrôle technique, il y a lieu de s’adresser aux services ad hoc, et si l’on désire une appréciation de l’état mécanique d’un véhicule, il est souhaitable de présenter celui-ci à un centre disposant de l’appareillage de mesure nécessaire.

Ceci ne veut pas dire que, lors de l’examen en vue de procéder à une évaluation, nous consacrons uniquement notre attention à l’aspect général ( carrosserie, garnitures, électricité et à la partie mécanique), mais également aux travaux de soudure effectués aux tôles intérieures, ainsi qu’au châssis, ceci bien entendu dans la mesure du possible.

En effet, il arrive que certains éléments ( montants, longerons e.a.) aient été recouverts de tôles neuves, ce qui rend parfois difficile une évaluation visuelle exacte de l’état de ces éléments de construction.

Lorsque nous avons l’occasion d’examiner le véhicule sur un pont élévateur ou une fosse de graissage, on examine tout d’abord le châssis, les tôles de protection et les accessoires mécaniques, ceci particulièrement en ce qui concerne , les traces d’usure, ainsi que de possibles anomalies ou traces de dommages.

Il est donc évident qu’un reportage photographique effectué durant ladite restauration est très utile pour pouvoir en évaluer le sérieux.
En effet, on entend souvent dire que le véhicule soumis à l’expertise a subi une restauration complète, avec démontage complet de celui-ci, alors que l’on découvre bien souvent qu’il ne s’agit, en réalité, que d’une intervention  » cosmétique « . !

Chaque amateur qui fait l’acquisition d’un véhicule de collection essaye bien entendu d’obtenir de la documentation datant de l’époque de sa construction. Lorsqu’il s’agit d’un véhicule très particulier ou extrêmement rare, il est très utile que l’expert puisse en prendre connaissance.

Quelles sont les sources consultées pour établir la valeur ?

La plupart du temps les sources consultées dépendent du type de véhicule à évaluer mais il est cependant important de ne pas se limiter à une seule source.

A ce titre, il est sans plus indiqué, de mentionner que nous tenons à estimer un véhicule sur sa valeur du marché de collection réaliste. Dans certains cas, il nous arrive de faire mention d’une autre valeur, mais nous y reviendrons plus tard.

La première étape consiste à recueillir des informations figurant dans des guides de prix et cotes publiées dans des magazines spécialisés et autres médias.

Nous nous sommes rendus compte que les cotes pouvaient fortement varier d’un pays à l’autre, et également d’après le guide consulté. D’autre part que certains guides ont, de manière générale, tendance à publier des cotes quelque peu optimistes.

Il est de ce fait donc important de ne pas se limiter à une seule source mais également de relativer certaines sources d’autant plus que les normes de qualité peuvent différer d’un pays à l’autre.

L’étape suivante est une vérification de ces informations sur base d’annonces. Inutile de mentionner qu’à cet égard  »internet » est devenu un instrument quasi indispensable pour ces annonces. Il est évident qu’une certaine relativité s’impose également étant donné que nous n’avons pas vu ces véhicules, mais les photos détaillées et les explications accompagnant certaines annonces donnent souvent déjà une bonne idée de ce qui est proposé à la vente.

De cette manière nous obtenons généralement déjà une idée assez précise de la valeur d’un certain modèle; le reste est une question de projeter de manière analytique la qualité du véhicule examiné aux valeurs retrouvées.
Le mot qualité est à interpréter dans un sens large, c.à.d. non seulement la restauration où l’originalité jouent un rôle mais également l’équipement, dans certains cas : son historique, provenance etc…

Il va de soi que ceci n’est pas toujours chose simple et que certains véhicules nécessitent une approche et recherche différente, en l’occurrence quand il s’agit de véhicules rares ou très spécifiques.
Ces dossiers sont généralement fastidieux et laborieux mais pour la plupart intéressants et enrichissants.

Disposant généralement de trop peu ou pas de points de référence nous nous adressons alors à des spécialistes de marque, clubs ou propriétaires de modèles similaires.

Il s’agit souvent de contacts internationaux en fonction de la marque et de sa présence dans certains pays; cela peut se limiter à l’Europe, régulièrement les Etats-Unis – même pour des marques européennes – mais il nous arrive aussi d’être en rapport avec, par exemple, la Nouvelle-Zélande ainsi que l’Australie afin d’obtenir des indications de prix.

Pour certaines de ces exceptions il nous arrive aussi d’avoir un échange d’idées avec le propriétaire en question, lui-même étant souvent spécialiste intarissable et disposant d’informations de marché.

Parallèlement, nous suivons au mieux les résultats de ventes aux enchères et prenons note des rapports de ces ventes afin de comprendre pourquoi un certain véhicule a atteint un prix exceptionnel (ou peut-être anormalement bas).

Valeur & utilité d’un rapport d’estimation.

  • Dégâts matériels, incendie, vol
  • Responsabilité Civile, non opposable à un tiers mais utile ou non lors d’un accident
  • Le rapport d’évaluation n’est pas un instrument de vente, mais bien un moyen de couverture
  • Importance d’une valeur réaliste, non surévaluée.
  • Dégâts matériels / Incendie / Vol.

Si l’on désire souscrire un contrat d’assurance en Dégâts matériels, incendie ou vol, il est clair que, pour autant que la compagnie d’assurance auprès de laquelle on désire souscrire le contrat, reconnaisse l’expert qui rédige l’évaluation comme un bon spécialiste en voitures de collection, il ne devrait y avoir aucun problème.

Ceci bien entendu, en tenant compte des conditions de la police d’assurance et des clauses qui s’y trouvent prévoyant des diminutions de valeurs périodiques.

Soyez particulièrement vigilant en ce qui concerne les conditions mentionnées, avant de signer le contrat en question.

R.C. (responsabilité civile)

Le rapport établi par un expert, à la demande du propriétaire d’un véhicule, ou de son courtier, doit être considéré en soi comme un rapport unilatéral et n’est donc pas opposable à une partie adverse qui peut par conséquent le réfuter.

Il va en conséquence de soi, qu’il faut faire un bon choix et s’adresser de préférence à un expert qui a une bonne réputation dans le milieu spécifique du véhicule de collection, tant en ce qui concerne son  » know-how  » que son intégrité.

N’attendez donc pas d’un tel expert qu’il mentionnera dans son rapport une valeur qui, trop souvent, ressort du domaine du rêve.

Un expert sérieux doit en effet pouvoir justifier et défendre le contenu de son rapport d’expertise. En effet, bien des discussions peuvent résulter d’un rapport controversé, en cas de sinistre. Ce ne serait pas la première fois que, après l’introduction d’une procédure judiciaire, de sérieuses difficultés se posent et que finalement, de tels rapports perdent toute valeur.

Si vous êtes assurés en R.C., il est clair que votre assurance couvrira votre responsabilité vis-à-vis des tiers, mais pas vos propres dégâts matériels.

Ce qui précède n’exclut pas toutefois que, si vous disposez d’un rapport d’expertise, en ce qui concerne la valeur de votre véhicule, vous êtes en quelque sorte armé contre une partie adverse responsable pour peu que le rapport de valeur ait été rédigé avant que le sinistre ne se produise, la date de la note d’honoraires faisant foi.

On pourrait effectivement imaginer qu’après un accident, un rapport d’expertise soit établi et anti-daté. Je tiens à préciser qu’aucun expert digne de ce nom, n’acceptera de procéder ainsi.

Il est toutefois possible qu’après un sinistre, une étude comparative de la valeur d’un tel véhicule soit établie, mais dans ce cas il y sera clairement mentionné que l’examen du véhicule n’a pu avoir lieu qu’après les faits.

Nous sommes également régulièrement confronté à des demandes de rapport d’évaluation de valeur, dont le seul but, est d’être utilisé comme argument de vente pour l’amateur désirant vendre son véhicule.

Comme déjà mentionné plus haut, l’évaluation d’un véhicule mentionne le prix que l’on pourrait espérer obtenir de façon réaliste lors de sa vente.

Il y a cependant encore toujours à prendre en considération la loi de l’offre et de la demande. Si vous faites procéder à une évaluation de valeur dans le seul but de vous en servir comme argument de vente, nous vous conseillons de faire l’économie de ces frais et d’utiliser simplement une bonne méthode de vente.

La détermination de la valeur de collection d’un véhicule demande souvent donc bien des recherches.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il est connu que si l’amateur d’un véhicule bien précis, tombe en quelque sorte amoureux de celui-ci, il perdra souvent une appréciation réaliste.

C’est le moment où l’envie de posséder l’objet dépasse de loin la valeur réelle de celui-ci.

Si l’on a conscience de ce problème, ceci n’est pas très grave, mais il faut alors pouvoir accepter que la valeur du rapport d’évaluation ne soit pas égale à ce qui aura été dépensé pour l’acquérir.

Ceci vaut également pour les sommes dépensées en travaux de restauration, qui sont bien souvent plus élevées que les prévisions.

Restauration dépassant une valeur de collection.

De plus en plus souvent, nous sommes confrontés à des restaurations ayant coûté beaucoup plus que la valeur de marché réelle du véhicule en question.
Ceci est bien entendu fort ennuyeux mais malheureusement trop de propriétai-res ne se rendent pas compte avoir trop investi dans un projet et s’attendent surtout à recevoir un rapport d’estimation de valeur correspondant au montant investi.

Dans certains cas, et ce pour autant que la qualité de la restauration le justifie, nous pouvons également faire mention dans notre rapport, outre de la valeur de collection, d’une valeur d’investissement. Cette valeur d’investissement est en somme le total des factures et preuves de dépenses nous ayant été soumis lors de notre examen du véhicule, éventuellement majoré de son prix d’acquisition.

Ceci n’exclut donc pas la mention de la valeur de collection d’un véhicule mais cela permet au propriétaire d’éventuellement s’assurer pour l’entièreté de son investissement.

Lors d’une prochaine estimation de valeur du véhicule en question nous ajustons ensuite cette valeur d’investissement.

Les restaurations devenant de plus en plus onéreuses et la valeur de la majorité des véhicules n’évoluant pas proportionnellement, nous sommes de plus en plus souvent confrontés à ce problème.

A ce titre nous mentionnons à la fin de cet article, quelques conseils à l’intention de collectionneurs entamant une première restauration.

Note à l’attention des  » investisseurs  ».

L’enthousiasme de bien des amateurs en ce qui concerne leur si cher véhicule de collection ne connaît souvent pas de bornes quant il s’agit des travaux de restauration qui doivent être effectués.

Après l’acquisition l’on commence à penser aux travaux qui doivent être effectués : mécanique, carrosserie, intérieur, peinture, achat de pièces manquantes, électricité, en fait l’on croit avoir tout pris en compte.

Mais petit à petit l’on commence à se rendre compte que le budget prévu est bien souvent (pratiquement toujours) insuffisant.

Dans un premier temps, et tenant compte de l’enthousiasme initial, on fait un premier pas dans la direction de trop de dépenses en comparaison avec la valeur réelle espérée de l’objet. Ensuite, vient un deuxième pas, puis un troisième…..

Lorsque finalement les travaux sont terminés, espérons-le à la satisfaction du propriétaire, et que celui-ci ose procéder à une addition de ses dépenses, il arrivera souvent à une constatation ahurissante, car le total des investissements effectués dépasse fréquemment de deux à trois fois la valeur de l’objet.

Ce total représente donc, en quelque sorte pour le collectionneur, la valeur d’investissement, ce qui n’a aucun rapport avec la valeur de collection.

Pour ceux qui désirent assurer la valeur d’investissement il est évidemment indispensable :

  1. de trouver une compagnie d’assurance qui accepte d’établir une police sur base d’une valeur d’investissement
  2. de soumettre des justificatifs pour tous les frais d’investissements (factures officielles)
  3. de soumettre des factures pour toute heure prestée éventuellement séparément.

Malheureusement ces documents ne sont que rarement disponibles.

2 véhicules portant le même n° de châssis

Un exemple de situation à laquelle nous avons été confrontés est un dossier d’un véhicule dont il s’est avéré exister un double portant le même n° de châssis.
En effectuant des recherches concernant un véhicule rare, nous avons pu nous rendre compte qu’une voiture similaire portant le même n° de châssis existait aux Etats Unis.
Il est évident que dans pareil cas nous devons émettre une réserve concernant l’originalité d’un véhicule, à moins que le contraire puisse être prouvé; un des 2 véhicules est peut être une réplique, les deux peuvent l’être, mais les deux peuvent tout aussi bien être des reconstructions sur base d’éléments d’origine de la même voiture.
Lors de ces expertises et dans pareil cas nous attachons une importance particulière à la documentation nous étant soumise, en particulier son historique et sa continuité, surtout quand il s’agit d’un véhicule prisé et d’exception.

Il faut cependant noter que les assureurs spécialisés dans la branche de véhicules de collection se réservent, bien entendu le droit de donner au préalable leur accord en ce qui concerne la nomination d’un de ceux-ci.

Un petit mot concernant l’actualisation de rapports d’estimation de valeur.
Nous réexaminons le majorité des véhicules tous les 3 ans; en 3 ans de temps il y a pas mal de choses qui peuvent changer, le collectionneur est généralement actif et aime améliorer la qualité de son véhicule. Ces frais peuvent facilement croître à tel point qu’ils ont une influence sur la valeur du véhicule résultant ainsi à un rapport d’estimation de valeur non actuel.

Dans pareil cas, nous proposons aux propriétaires, pour autant que la compa-gnie d’assurance l’accepte, d’actualiser leur rapport contre tarif réduit en attente d’une nouvelle expertise triennale

Tracteurs et matériels Agricoles.

Depuis quelques années, de nombreux conservateurs du patrimoine mettent sur pied des manifestations telles que des moissons à l’ancienne ou des expositions de matériels agricoles anciens.

Les organisateurs de ces manifestations sont à la recherche de véhicules et de matériels agricoles pour pouvoir organiser des démonstrations des travaux agricoles d’antan et du dur labeur de leurs utilisateurs.

Les amateurs de ce genre de matériel ont conservé ces engins qui sont généralement issus de la famille ayant appartenu aux grands-parents voire aux arrière-grands-parents et ayant participé au développement de l’exploitation agricole familiale.

Les générations actuelles sont fières de présenter ce matériel et d’en faire des démonstrations des travaux agricoles effectués par leurs ancêtres.

Ce type de matériel est dans un état très différent :

  • Certains véhicules sont dans leur  » jus  » et quelques fois hors d’usage ;
  • d’autres sont encore utilisables malgré leur état de vétusté dû à leur âge ;
  • certains malgré leur âge sont dans leur état d’origine et toujours fonctionnels ;
  • d’autres ont été sommairement rénovés en respectant partiellement l’état initial ;
  • D’autres encore, ont été parfaitement restaurés suivant les règles de l’art et respectant scrupuleusement en tout point l’état d’origine de l’engin.

L’heureux propriétaire du véhicule ou de la machine agricole mettra tout en œuvre pour maintenir et conserver en parfait état ce patrimoine. Conscient que les déplacements de ces engins vers les différents lieux d’expositions et leurs conservations peut entraîner un certain risque, il souhaitera assurer son bien et aura à cœur de connaître la valeur de ce matériel pour éventuellement le couvrir à sa juste valeur.

Comme exposé précédemment, l’état du matériel est très variable et spécifique à son utilisation, à son équipement, à son âge, à son historique, à son état d’usure ou de vétusté, à son état d’origine ou de restauration, à l’état d’usure de ses pneumatiques et éventuellement de la possession des documents de bord originaux, de la disponibilité ou de la rareté de l’engin sur le marché.

Quoi que moins utilisé sur la voie publique et tout comme la voiture de collection, le matériel agricole peut faire l’objet d’une expertise préalable.

Plusieurs types d’expertises peuvent être établis suivant le type de mission et de mandat de l’expert.

Soit une expertise préalable requise à la demande du propriétaire ou d’une compagnie d’assurance ayant pour objet de déterminer l’état du véhicule (attestation d’état )

Soit un rapport d’expertise complet reprenant un descriptif détaillé de l’état du véhicule et sa valorisation.

Soit une expertise après sinistre valorisant le coût de la réparation ou le cas échéant la valeur de remplacement.

Pour conclure, l’évaluation de ce matériel agricole doit donc faire l’objet d’une estimation cas par cas.

Luc & Cédric Cordemans.
Philippe Hautecoeur.

Conseils lors d’une première RESTAURATION

Restaurer : le petit ROBERT mentionne sous RESTAURER :
Rétablir en son état ancien ou en sa forme première.

L’intérêt croissant pour les véhicules de collection est à l’origine de la multiplication d’ateliers de restauration.

Si nous devons hélas constater que les restaurateurs de confiance et compétents ne constituent pas la majorité, il n’en est cependant pas moins certain que les bons ateliers de restauration et les bons artisans sont nombreux, mais qu’également, l’inexpérience de beaucoup d’amateurs est souvent à la base des conflits entre propriétaires et restaurateurs.

Il est clair que des accords préalables doivent indispensablement être pris avant d’entamer des travaux car, si le restaurateur ne peut considérer le possesseur d’un véhicule de collection comme une manne céleste, il est évident que d’autre part il ne peut être attendu qu’un restaurateur compétent travaille pour un prix dérisoire.

Il y a donc lieu de mettre tout accord sur papier et d’exiger préalablement un devis.

Il y a également lieu de tenir compte du fait que lors d’une restauration bien des imprévus peuvent survenir.

C’est pour cette raison qu’il est fortement conseillé de démonter la voiture de collection afin de permettre tant au restaurateur qu’au propriétaire de se rendre compte d’une façon tant soi peu exacte de l’état du véhicule avant d’entamer les travaux.

Un restaurateur consciencieux tiendra dès lors son client au courant des problèmes éventuels qui pourraient apparaître durant les travaux. Ne perdons pas de vue qu’une oxydation légèrement apparente sur la carrosserie peut être un signe avant-coureur d’une réparation importante.

Mettre son véhicule de collection à la disposition d’un restaurateur ne se basant uniquement que sur un accord verbal engendre hélas souvent des complications.

Il est bon de fixer préalablement des dates tampons pour l’achèvement de certains travaux et de ne tenir en aucun cas des propos tels que :  » effectuez les travaux quand vous en aurez le temps.. ». Ne donnez carte blanche à un restaurateur que si le véhicule de collection est de grande valeur et si le restaurateur est de toute confiance.

Evitez dans tous les cas de prévoir un budget de restauration qui à lui seul dépasserait largement la valeur de la voiture de collection.

A la question qui se pose automatiquement : comment trouver un restaurateur compétent et de confiance, il n’existe hélas pas de réponse type. Il va de soi que le  » bouche à oreille » et l’avis de personnes compétentes en la matière est de grande utilité. Qu’également, l’avis de clubs automobiles de collection existants peut être très utile.

Il est cependant indispensable, avant de confier un véhicule de collection à la restauration, d’examiner attentivement d’autres travaux effectués par le restaurateur à qui vous envisagez de confier votre véhicule. Et si nécessaire, n’hésitez pas à vous faire conseiller par une connaissance compétente en la matière.

D’après l’attention et la finition de la restauration envisagée il est admis dans le milieu des collectionneurs que différentes sortes de restaurations peuvent être envisagées.

Soit :

  • La restauration essentiellement effectuée par le collectionneur lui-même ;
  • La restauration où le collectionneur effectue les principaux travaux de dépose et repose et confie la partie technique à des artisans spécialisés ;
  • La restauration entièrement effectuée par des artisans spécialisés ;
  • La reconstruction de véhicules d’après les normes et plans d’origine.

Il va de soi qu’au moment où un collectionneur envisage l’achat d’un véhicule à restaurer, il devrait analyser très attentivement l’état dans lequel le véhicule se trouve et établir un plan de restauration.

Concernant les travaux de restauration à prévoir, il ne faut surtout pas oublier que l’objet à restaurer que vous envisagez d’acheter n’est jamais en aussi bon état que vous l’espérez.

  • Qu’il y a toujours plus de travail effectif à fournir que ce que vous prévoyez.
  • Qu’à chaque fois il sera nécessaire de confier plus de travaux que prévus à des artisans spécialisés.
  • Que la recherche de pièces de rechange est extrêmement fastidieuse et que le délai de livraison de certaines pièces de remplacement est généralement plus long que prévu.
  • Que la durée d’une restauration est à chaque fois sous-estimée et que le temps réel sera un multiple du temps prévu. (deux ou trois fois plus).
  • Que d’autre part, le coût réel de la restauration sera généralement largement sous-estimé et qu’il est fréquent de devoir constater que d’importants frais imprévus doivent être pris en considération..
  • Que lors d’une première restauration d’un véhicule de collection il est très fréquent de devoir constater que l’amateur, après plusieurs mois de travail, soit totalement découragé et décide finalement de revendre l’ensemble en sa possession pour un prix dérisoire.

Par conséquent, il est évident que pour l’amateur qui désire effectuer lui-même une grande partie de la restauration, celui-ci devra au départ envisager l’achat d’un véhicule complet, et non l’achat d’une réelle épave.

Que même l’amateur qui envisage l’achat d’un véhicule en état parfait, ne peut en aucun cas perdre de vue qu’un véhicule de collection doit être entretenu régulièrement afin d’éviter une dégradation inévitable dans le cas contraire.

Luc Cordemans.