Le Retrofit, ou convertir un ancêtre en voiture électrique

Le point sur une pratique très tendance

 

La transition électrique de l’automobile touche également les véhicules anciens avec le rétrofit. La BEHVA se devait se prendre position sur cette tendance qui rencontre de plus en plus de succès en Europe.

 

Depuis quelques mois, nombreux sont les spécialistes à travers le monde qui proposent des conversions électriques (appelé aussi rétrofit) de véhicules anciens. En pratique, ces derniers gardent généralement leur aspect extérieur original mais leur mécanique thermique est remplacée par un moteur électrique et des batteries. Cette conversion permet aux véhicules de satisfaire aux dernières normes antipollution en vigueur et de leur offrir bien plus de puissance qu’à l’origine. Certains constructeurs réussissent même à garder le même numéro de châssis des véhicules modifiés, bien que ceux-ci aient un châssis presque entièrement modifié pour accueillir les nouveaux organes mécaniques électriques.

 

Ce que BEHVA pense du rétrofit

 

Les conversions électriques sont intéressantes car elles sont un moyen pour certains collectionneurs de continuer à rouler avec leur véhicule ancien malgré la présence de LEZ (Low Emissions Zones). Celles-ci posent problème avec les moteurs à combustion d’une autre époque dont les émissions sont trop élevées pour les règlements en vigueur. Cependant, le véhicule ayant fait l’objet d’un rétrofit ne correspond pas à la définition de « véhicule à caractère historique » de la BEHVA. En clair, la conversion électrique fait perdre à une voiture son aspect historique, sauf si elle a été réalisée à l’époque de la commercialisation de celle-ci.

 

Une conversion pas si anodine…

 

Le rétrofit a de lourdes conséquences sur un véhicule. En effet, celui-ci doit faire l’objet d’une homologation à titre isolé car l’adoption d’une nouvelle mécanique modifie sa masse, met naturellement ses capacités de freinage à mal, modifie les paramètres de son instrumentation, entraîne souvent la suppression de la boîte de vitesses manuelle d’origine et change la répartition des masses puisqu’il faut composer avec un moteur plus léger…mais des batteries bien plus lourdes. La Belgique a emboîté le pas sur la législation européenne mais l’application des règlements est une compétence des régions. En Flandre, le gouvernement compte modifier la réglementation relative au rétrofit en introduisant des exigences techniques concernant justement la masse et la répartition de la masse de ces véhicules transformés. Une redevance sera demandée pour la demande d’un certificat auprès de l’autorité d’homologation. Le Conseil d’Etat doit encore se prononcer sur cette nouvelle législation.

 

Rappel des règles

Sont considérés comme « véhicules à caractère historique », les véhicules à moteur destinés à un usage routier qui :

  • ont plus de 30 ans
  • sont préservés et maintenus dans leur état d’origine
  • ne sont pas utilisés quotidiennement et uniquement pour les loisirs
  • qui représentent notre héritage technique et culturel